Un morceau déchiffré : "L'attente"

20/5/13

1 commentaire

Alors voilà, je vous explique le but de ce post…l’idée est de vous faire rentrer encore un peu plus dans mon monde et de vous faire vivre la création du morceau « L’attente » en revisitant les différentes étapes pour lesquelles je vous donnerais quelques explications accompagnées d’un fichier audio. Vous êtes prêts, c’est parti.

Etape 1 : Le piano.
C’est peut-être tout bête à dire, mais vous commencez à le savoir, tous mes morceaux se basent sur une composition au piano. Et ce piano, il faut bien commencer par l’enregistrer. Pour cela, je répète plusieurs fois bien entendu, puis je rentre un tempo dans la machine, j’active le métronome et j’essaie de trouver le (ou les) bon(s) rythme(s)…En l’occurrence il y a 2 changements de rythme dans ce morceau, on débute à un tempo de 80, vers 25sec, on passe à 91 battements minutes puis on accélère encore très légèrement en passant à 95 vers 1 min 30. Il faut également choisir le (ou les) piano(s). Là pas de secret j’en essai plusieurs et je choisi celui qui me convient le mieux, s’il n’y en a pas, je cherche à en mélanger plusieurs. Et enfin j’ajoute éventuellement quelques effets. Ici j’ai ajouté un « reverb », qui contrôle notamment la diffusion du son, j’ai ainsi placé mon piano dans une cathédrale. J’ai également joué avec le « delay » (une sorte d’echo). L’effet obtenu m’a beaucoup intrigué, je n’ai pas gardé le « delay » sur l’ensemble du morceau, trop lourd à l’oreille, mais je l’ai fait monter en puissance à la fin…et j’ai gardé l’idée en tête pour l’étape 2. Le fichier audio ci-dessous est le piano de base, sans l’effet « delay », pour que votre oreille constate la différence par la suite.

Piano seul :

Etape 2 : Batterie et basses.
Pour l’étape suivante, j’ai cette fois-ci décidé de m’attaquer direct à la batterie et aux basses. Pour la batterie, je commence par des choses simples, qui permettent de taper le rythme de base. Bien souvent je tape le même rythme que celui taper avec la pédale du piano quand je joue. Je réutilise la même base ensuite dans le morceau, mais avec un « delay », cela donne un echo à la batterie et donne une sensation de vitesse, ça me permet de faire monter le morceau en puissance. Je rajoute aussi quelques éléments qui peuvent déranger un peu et sembler sortir du cadre de prime abord, vers 1 min 30. On aime ou on aime pas, moi j’aime bien :-). Je rajoute également en fin de morceau quelques petits sons supplémentaires que l’on entend très peu, mais qui participent à la sensation de montée en puissance. Vous pourrez peut-être entendre un dernier élément…un petit tic tac tic tac très rapide qui se lance par moment et se termine par un pschiiiiit, exemple : début du son vers 57 secondes, et pschiiiit vers 1 min 06, vous l’entendez ?
En parallèle de la batterie, je m’attaque aux basses, avec comme idée de reprendre la main gauche du piano avec un « delay », c’est la première basse, avec un fort effet d’echo, elle donne comme un fond au morceau. J’ajoute une seconde basse beaucoup plus classique, qui ne joue que quelques notes au début puis se complexifie au fur et à mesure du morceau. Enfin j’ajoute une 3^ème basse que vous entendrez sans mal, elle arrive vers 1 min 28, avec un effet wahwah propre à l’instrument choisi. Et vu que ces basses me plaisent particulièrement, je vous mets un fichier audio avec ces trois basses et la rythmique de base, écoutez bien et essayez de les retrouver dans le morceau final :-)

Basses :
Piano, basses et batterie :

Etape 3 : Le saxo.
J’aurais presque pu m’arrêter à ce moment-là, le morceau me plaisait beaucoup, mais j’avais envie d’y ajouter d’autres instruments, et à ce moment-là je me dis qu’un saxo avec une mélodie pourrait faire l’affaire. Concrètement comment ça marche, et bien je mets le saxo sur l’ordi, je lance la musique et j’essaie depuis mon piano de trouver des phrases mélodiques qui me plaisent, et je joue en boucle, encore et encore et encore, jusqu’à être satisfait du résultat. En l’occurrence cela m’as pris toute une soirée. Je ne mets pas de fichier audio spécifique, je pense que vous pourrez entendre sans mal le saxo en tendant l’oreille, et en faisant un petit effort, vous entendrez même les effets d’echo (avec un delay toujours) qui ont été ajouté sur les séries de notes à la hausse ou la baisse. A noter tout de même, la fin du morceau, à ce stade, ne me convenait plus, ça laissait un gout de « il manque quelques mesures » à la fin. Je rallonge donc l’ensemble du morceau, ça a l’air simple comme ça, mais avec tous les sons déjà ajoutés, croyez moi, ça ne l’est pas :-). Dernier point également important et valable pour cette étape mais aussi pour chaque étape d’ajout d’un son : je passe et repasse le morceau en boucle, en tendant l’oreille, et j’ajuste le volume sonore des différents sons pour obtenir un résultat clair et le plus audible possible. Je joue également sur la balance droite / gauche si besoin, ça donne des effets simpa des fois. Vous remarquerez peut-être ici que le piano est légèrement à droite dans vos oreillettes (ou vos basses) et que le saxo est à gauche :-).

Piano, basses, batterie et saxo :

Etape 4 : Violons et guitare.
Je sens à ce moment que le morceau est presque finalisé. Et là il faut faire attention à chaque ajout, pas question de gâcher le morceau en en faisant trop. Je sais tout de même que je vais ajouter quelques violons en fond (ça fait pas de mal et pour la montée en puissance ça peut servir) et un autre violon pour le « talala la la » de la main gauche au piano qui fait un peu le pont entre chaque « couplet » du piano si l’on peut appeler cela ainsi, et que l’on n’entend plus assez à mon gout. Au final j’ai fait de nombreux essais, j’ai ajouté, j’ai retiré, j’ai réajouté…au final vous pouvez entendre 5 violons et une guitare. Le premier violon que l’on entend tout de suite est le « talala la la » expliqué plus haut. Tout de suite après, vous pouvez entendre un violon tout simple, la même note répété à chaque fois (ou presque), il pose encore un peu plus un fond sonore. La guitare, vous pouvez l’entendre facilement aussi, elle contraste avec un son plus aigu au début. Viens ensuite un troisième violon plus aigu également qui prend le relai de la guitare parti plus dans les graves. Il est suivi rapidement par un quatrième violon jouant dans les mêmes notes aigues, puis les deux se superposent. Enfin, un dernier violon plus grave viens poser des accords, il permet de renforcer encore la montée en puissance à la fin, et j’adore toujours la sensation de ces accords de violons qui ressortent au plus fort de la musique.

Piano, violons et guitare :

Etape 5 : Finalisation et écoute.
La dernière étape, celle que je préfère, j’écoute le morceau, en boucle, encore et encore, je fais les derniers ajustements, de volume, d’effet notamment…et quand tout est bon, je l’écoute encore plusieurs fois pour le plaisir…et enfin je diffuse :-), et j’attends les premiers retours…

L'attente :

Voili voilou, le post est un peu long, mais je pense qu’il peut plaire à certains…n’hésitez pas à laisser vos commentaires…je ne ferais pas l’exercice pour chaque morceau mais pourquoi pas une ou deux fois si l’expérience vous a plu :-)

Partagez sur les réseaux sociaux

Commentaires :

Laisser un commentaire

Brigitte dit :

21/5/2013 à 12h 12min

Très intéressante cette description illustrée des différentes étapes de la création. Très bien compris maintenant la différence entre "delay" et "reverb" !! Pas encore tout retrouvé dans le morceau final ... il faudra plusieurs écoutes pour cela. En tous cas, merci pour ce moment passé dans "ton monde", ton laboratoire ai-je envie de dire, et qui permet de mieux comprendre ton travail et d'en mesurer l'ampleur !